Les humains se tatouent depuis la nuit des temps. La momie Ötzi, retrouvée en 1991 en Italie était un chasseur d’une quarantaine d’années, vivant il y a plus de 5000 ans. Son corps était orné de 57 tatouages. La signification des tatouages est différente pour chaque culture. En Europe, ils représentaient un signe l’exclusion sociale et la marginalisation. En Asie sa présence renvoyait à la pègre, alors qu’il était la marque de prestige sociale chez les Océaniens.
Depuis une vingtaine d’années, le tatouage permanent connait un regain de popularité, avec une clientèle de plus en plus jeune. Aux États-Unis, 30 % de la population générale serait tatouée pour 10% en France.
Les risques d’infection et d’allergie sont maintenant très faibles grâce à l’amélioration des techniques et à l’asepsie.
Le plus souvent au-delà de l’ornementation, les tatouages sont souhaités pour avoir une signification symbolique jusqu’à la fin de sa vie. Mais parfois avec le temps, les tatouages deviennent indésirables.
Le tatouage est réalisé par introduction d’un ou de plusieurs colorants dans le derme ou l’hypoderme. Les colorants utilisés sont des pigments (sels métalliques) et les teintures (molécules organiques solubles), mais très souvent, d’autres produits sont injectés comme des solvants, des agentes antiinfectieuses des conservateurs et des impuretés.
En général, le tatouage professionnel est caractérisé par un dépôt de pigments denses, situés à la jonction derme papillaire et du derme réticulaire. Dans le tatouage amateur, la distribution des pigments est plus hasardeuse, s’étend dans le derme papillaire et le derme profond, voire dans l’hypoderme.
Une fois introduits dans le derme à l’aide d’aiguilles, les pigments sont stockés dans les phagosomes, sortes de petits sacs.
Lorsque les pigments sont de petite taille, ils vont progressivement être absorbés puis éliminés par les macrophages. C’est ce qui explique que certains tatouages deviennent plus “flous” et “baveux” avec les années.
À noter que le tatouage peut aussi être défini par toute inclusion de pigment dans le derme ou l’hypoderme volontaire ou accidentelle, laissant une trace visible et indélébile. Il peut s’agir par exemple de dépôts de fer dans la peau (sidérose et hémosidérose) liés à l’extravasation du fer sanguin après un hématome, ou alors lors d’un traumatisme avec pénétration de fer dans le corps.
Depuis 25ans, avec l’avènement des lasers déclenchés et de la meilleure connaissance des traitements, le caractère permanent de tatouage devient relatif. Les lasers déclenchés (Q-switched) sont considérés comme la référence dans le traitement des tatouages.
Le principe du détatouage est d’effectuer des tirs de laser d’une durée extrêmement courte pour vaporiser les pigments de tatouage présents dans les phagosomes. De cette manière, ces pigments seront fragmentés et progressivement, les macrophages pourront les éliminer. À noter que chaque couleur de pigment à une absorption préférentielle par une certaine longueur d’onde.
Le traitement sera plus ou moins efficace en fonction de la densité, la profondeur, la nature et la taille des particules de pigment dermique.